LES ABRIS ANTI-AERIENS EN FRANCE
PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE.
Les abris anti-aérien
Régulièrement, partout en France, sont découverts fortuitement, lors de travaux notamment, des caves de la seconde guerre mondiale, autrement dit des abris anti-aérien. Il est donc nécessaire et légitime de s'interroger sur la vie dans ces abris.
Pourquoi et comment le système des abris anti-aérien a-t-il été mise en place à l'époque ?
Pour répondre à cette interrogation, nous allons, dans un premier temps aborder le sujet de la défense passive qui est notamment en charge de la mise en place des abris et dans un second temps nous allons voir les différents types d'abris anti-aérien ainsi que leurs aménagements et leurs compositions.
La défense passive
La défense passive a émergé quelques années avant le début de la seconde guerre mondiale, nous allons ici définir cette organisation en nous intéressant à ses missions, ses membres et ses actions.
• Qu'est ce que la défense passive ?
La défense passive a commencé à émerger dans les années 1920 dans un climat d'inquiétude et d'insatisfaction laissé par le traité de Versailles de 1919 qui met fin à la première guerre mondiale entre l'Allemagne et la France. En effet, la population française croyait la guerre écartée mais le gouvernement français était conscient du risque imminent d'une nouvelle guerre et préparait le potentiel offensif et défensif du pays.
La question essentielle de la défense passive était la suivante : Comment protéger la population civile en cas de nouveau conflit avec l'Allemagne ?
En avril 1935, une loi a été voté, elle rendait obligatoire sur tout le territoire national et organisait la défense passive qui avait diverses attributions :
• la mise en place d'un réseau de surveillance et d'alerte,
• la protection des bâtiments et des populations en cas de bombardements aériens et lors des incendies qui y sont liés, notamment en veillant au camouflage, au traitement ignifugé et au renforcement des bâtiments.
• la protection de la population en cas de guerre notamment par la reconnaissance et l'usage d'abris.
Pour ces missions, les membres de la défense passive renforçaient les actions des pompiers.
Suite à cette loi d'avril 1935, les mairies devaient ainsi dresser l'inventaire de tous les abris naturels qu'elles pouvaient mettre à disposition des civils. On entendait ici, par abris naturels, les caves d'immeubles, les couloirs de métro et les carrières. En cas d'absence d'abris naturels, il fallait prévoir des constructions ex-nihilo c'est à dire qu'il fallait créer des abris. Suite à cela, des communes ont construits des abris dit « abris-tranchés » en cas insuffisance ou ont aménagés et renforcés les abris déjà existants ; c'est par exemple le cas à Saint-Quentin qui a pris cette initiative dès 1932.
En 1940, la défense passive passe sous contrôle allemand. Ainsi, l'Oberfeldkommandantur désignait les communes dans lesquelles les équipes de la défense passive devront être recrutées et instruites ainsi que leur organisation et leur nombre. Les chefs de la défense passive étaient alors nommés par les Kreiscommandants qui ordonnaient l'entrée en action des équipes. Ces chefs étaient notamment responsables de la direction et de l'application des mesures et devaient accomplir leurs missions en liaison avec l'Ortskommandant qui représentait l'autorité la plus élevée d'une localité.
• Qui sont les membres de la défense passive ?
Le personnel de la défense passive comprenait des agents et des ouvriers des services publics non soumis aux obligations militaires, des volontaires, des femmes et des hommes, des civils non mobilisables et des réservistes. Notons que les volontaires souscrivaient à un engagement pour toute la durée de la guerre ; ces engagements pouvaient être contractés en temps de paix et prenaient effet à la date de la mobilisation.
Certaines femmes intègrent la dépense passive en qualité d'ambulancières ou d'infirmières.
Les hommes de 18 à 60 ans pouvaient être astreints au service de la défense passive et étaient tenus d'exécutés les mesures ordonnées. Le préposé qui ne remplissait pas ses devoirs ou n’exécutait pas les ordres donnés par le chef de la défense passive étaient punis.
Ce n'était pas un travail salarié mais un service à titre honorifique.
La défense passive était organisée en différentes branches reconnaissables à leurs brassards qui devaient permettre de facilement identifier ses membres par la population et ne pas être confondus avec d’éventuels pilleurs en cas de déblaiement de décombres. Ainsi le brassard rouge correspondait aux responsables des incendies, le blanc aux responsables sanitaires et le jaune aux responsables de la détection des gaz et à la désinfection.
Actions concrètes de la défense passive
La défense passive informait et formait la population, et lui apprenait à réagir face aux alertes aériennes notamment par le biais d'affiches ou de la radio. Ces alertes étaient donnés par différents moyens : des cloches, des avertisseurs de la police, des clairons, des trompettes ou plus généralement des sirènes. Si les appareils faisaient défauts, l'alerte devait être donnée par une autre façon.
Chaque début était donnée par un hurlement de sirène dont l'intensité du son diminue et augmente alternativement. La fin de l'alerte était donnée par un son de sirène prolongé et continu.
Notons que les sirènes d'usines pouvant être confondus avec ceux de l'alerte aérienne ne pouvaient plus être employées.
Voici, selon la défense passive, la conduite à tenir en cas d'alerte : les sirènes d'alertes annonçaient préalablement l'approche des escadrilles de bombardiers, ce qui permettait aux civils de se réfugier dans l'abri souterrain le plus proche et par le chemin le plus court. Théoriquement, lorsqu'ils entendaient ces sirènes, les habitants devaient occulter tous les foyers de lumières avec du papier noir, éteindre toutes les lumières, fermer les compteurs, se munir de son masque, vérifier le blocage des ouvertures de l'appartement et descendre dans les abris, sans précipitation, avec des vêtements de rechange, des affaires de toilettes, de l'eau et de la nourriture.
En pratique, les civils rejoignaient également les abris même sans signal d'alarme en cas d'entrée en action de la DCA (Défense Contre les Avions) ou d'attaque de l'aviation ennemie.
Répétons qu'il était nécessaire de rester calme et discipliné en cas d'alerte.
A la mise en place des exercices de la défense passive, nombreux étaient les gens qui considéraient qu'ils sont inutiles ; sentiment bien vite dissipé aux premières attaques réelles.
Notons également que dès que retentissait l'alerte les personnes ont l'obligation de quitter immédiatement les rues et les places. Les véhicules automobiles et hippomobiles devaient s'arrêter, se garer du côté droit de la rue et si possible à l'abri ; les chevaux devaient être dételés et liés a court. Les automobilistes devaient veiller à laisser les bouches d'incendies libres. La circulation des tramways était également interrompue.
Pour ce qui est de l'occultation des foyers de lumières, cela s'appliquait aux fenêtres, portes, jours de lumière, toits vitrés, cloisons vitrées ou tout autre ouverture d'où pouvait s'échapper vers l'extérieur la lumière artificielle.
C'était les locataires qui étaient responsables d'occulter les foyers de lumières dans leurs appartements ou le propriétaire s'il s'agissait de parties à usage commun (escaliers, ascenseurs, vestibules).
Le préposé à la défense passive ou le chef de la défense passive anti-aérienne était responsable de l'occultation des sources de lumières dans la limite de son périmètre de surveillance et devait s'assurer que le matériel nécessaire au camouflage est en bon état.
Les frais d'installation et de matériel étaient à la charge de la personne sauf si une autre décision avait été prise, par prescription légale ou par convention.
Une signalétique était mise en place et permettait la localisation des abris et des bouches d'incendies notamment à l'aide de peinture phosphorescente pour assurer la visibilité des marquages dans l'obscurité.
Les escaliers et les caves devaient être éclairés.
La défense passive préconisait que les abris soient approvisionnés en vivre et en eau potable (un à deux litres d'eau par personne) devant être fermés hermétiquement, à l'abri des gaz, mais aussi en pelles, en pioches, en haches ou en scies pour dégager d'éventuels éboulements causés par les bombardements. Il était également recommandé d'avoir un sifflet ou une sirène pour annoncer sa présence en cas de pépin.
Les abris devaient contenir du petit matériel de premier secours tels que des draps, des couvertures, des torchons, des bandes de sparadrap, des allumettes, du savon noir, des cuvettes, des brocs, des serviettes, de la chlorure de chaux, des boites de pansements et du désinfectant qui devaient être à portée de main et pouvaient être nécessaires en cas de premier secours.
Dans chaque vestibule des immeubles, un tableau devait être obligatoirement affiché. Devait y être inscrits :
• le nom du préposé à la défense passive de l'immeuble
• le nom des personnes chargées de combattre les incendies
• le nom des personnes chargées de donner les premiers soins aux blessés
• l'adresse et de numéro de téléphone du poste de police le plus proche
• le lieu du téléphone le plus proche
De plus, il était demandé que dans chaque maison soit désigné un surveillant de la défense passive anti aérienne et les occupants de la maison avait l'obligation de participer à l'extinction des incendies et devaient participer aux premiers secours.
Des campagnes d'information vis à vis des risques chimiques étaient également mis en place, notamment par voie de presse, car la population devait aussi être formée à l'utilisation des moyens de protection individuels en cas d'attaques chimiques. Des appareils collectifs d'assainissement pouvaient également être présents dans les caves-abris.
Les municipalités distribuaient des masques à gaz, à défaut de ceux-ci, il fallait se couvrir le nez et la bouche avec un linge humide ou imbibé d'urine.
Sachant que la défense passive avait en charge, notamment, la protection de la population en cas de bombardements par le biais des abris et des caves, nous allons désormais aborder les différents abris aériens.
Les abris anti-aérien
Les communes recensaient, remettaient en état ou créaient des abris anti-aérien dès les années 1920 et la mise en place de la défense passive ; ces abris ont étaient aménagés dès 1939. Cependant même si à notre époque lorsque l'on évoque « les caves » nous pensons aux caves des habitations où les civils se réfugient en cas d'alerte nous allons voir qu'il existe différents types d'abris notamment les tranchées-abris, les caves-abris et les abris publics.
• Généralités et points communs
Les abris anti-aérien étaient des abris destinés à servir de refuge en cas de raid aérien ennemi et donc de menace de bombardement, ils ont pris beaucoup d'importance lors de la seconde guerre mondiale à cause des bombardements stratégiques de civils et jouaient un rôle important pour leur protection. Ils avaient pour principal objectif de protéger contre les effets de souffle des bombardements, la pression de l'air, l'aspiration de l'air, les éclats de projectiles et les débris des bâtiments.
Certains souterrains pouvaient être dotés de bancs en béton et de toilettes cloisonnées dans les abris de certaines importances. (voir photos 3 et 6).
Théoriquement, les abris devaient être vide si l'alerte n'était pas donnée mais en pratique des civils passaient la nuit sous terre à cause de la fréquence des alertes ; c'est pour cela que l'on pouvait trouver des matelas dans certaines caves (voir photos 4 et 7). Des amendes de 16 à 200 francs pouvaient être prononcées ainsi que des peines de prisons allant d'une journée à un mois en cas de récidives. De plus, les destructions, les dégradations et les détériorations des ouvrages ou des objets destinés à la protection de la population contre les dangers des bombardements étaient passibles d'emprisonnement allant d'un mois à 2 ans et d'une amende de 100 à 500 francs.
Les séjours prolongés dans les caves ont eu des conséquences sur la santé de la population. La promiscuité et le temps passé dans ces abris ont provoqués la transmissions de diverses maladies comme la tuberculose, la gale et d'autres maladies infectieuses ; des déficiences physiologiques ont également était relevées chez les enfants.
Une sécurité maximum était demandé dans les abris en respectant l'installation de l'éclairage électrique, l'hygiène, la ventilation suffisante et la fermeture hermétique de la cave.
La surface des caves-abris et des abris publics étaient calculées de façon à ne pas dépasser plus de cinquante personnes par local, les locaux plus grands étaient subdivisés.
Un volume d'air de 3 m³ devait être prévu pour chaque personne à héberger, ce volume d'air pouvait-être réduit à 1m³ en cas d'aération artificielle.
La surface par personne ne devait pas être inférieure à 0.6m².
Tous les abris étaient signalés et reconnus par des architectes et des ingénieurs de la défense passive qui les ont adaptés après un examen technique, par exemple ils pouvaient demander le renforcement d'un plafond (voir photo12).
Les caves où se trouvaient des conduits de gaz, des installations de chauffage à vapeur ou à eau chaude ou des chaudières ne devaient pas être utilisées. Si l'utilisation de tels locaux étaient toutefois nécessaire des vannes devaient être installées dans les tuyauteries de gaz, d'eau ou de vapeur pour que tout danger soit exclu

Toilettes en béton dans un abri. (photo 3)

Intérieur d'un abri , bancs en béton. (photo 6)

Intérieur d'une cave. ( photo 4).

Intérieur d'un abri , lit de camp. ( photo 7).

Renforcement du plafond d'une cave. ( photo 12).
Les tranchées-abris
Généralement les tranchées-abris étaient construits à la mise en place de la défense passive dès 1935.
Ces tranchées-abris ont également été qualifiés de « ex-nihilo » c'est-à-dire qu'elles ont étaient créées ; c'était des constructions simples comportant des chicanes et des angles droits pour casser l'effet de souffle des bombes. C'était des abris peu onéreux, rapides et faciles à construire. Elles devaient être à bonne distance des bâtiments pour éviter les effondrements en cas de bombardement et comporter deux issues. Généralement il était conseillé de les construire en dehors des ombres des bâtiments si la disposition le permettait. Ces galeries avaient généralement les mesures suivantes : 1,5 à 1,8 mètres de largeur et 2 mètres de hauteur et pouvaient comportés quatre personnes au mètre linéaire. Malgré la qualification de « tranchée » ces abris devaient être couverts et consolidés.
Ces abris pouvaient être aérés par des soupiraux et des trous permettaient l'évacuation de l'eau. Ces abris protégeaient essentiellement contre les éclats et posaient la question des attaques chimiques, ces abris n'étant pas hermétiques il fallait prévoir des masques à gaz.
Ce sont des abris faiblement équipés, on a pu retrouver les traces d'installation électrique. Généralement ils sont pourvus d'une entrée et d'une sortie et ne comportent que de quoi s'asseoir, les murs comportent des fiches métalliques qui supportaient des planches servant de bancs. ( voir photos 1 et 2). Ces bancs pouvaient, dans certains cas, se rabattre sur chaque côté de la paroi.
Les gardiens de ces abris étaient des auxiliaires de la préfecture de police payés par le département.
Au début de chaque alerte, le gardien devait se rendre à la tranchée pour l'ouvrir et aider les gens à s'y installer. Il était également responsable de l'entretien et des équipements et pouvait effectuer des rondes de nuits pour vérifier si les tranchées n'était pas occupées alors que l'alerte était levée.
Elles étaient utilisées par ceux surpris par l'alerte et les habitants du voisinage n'ayant pas de cave-abri ou d'abri familial.
Ils étaient signalés par une pancarte indiquant le nombre de places disponibles.
Là aussi des pelles, des pioches, des vivres et du matériel de premier secours étaient préconisés.
Dès 1945 ; les communes se sont interrogées sur l'utilité de ces abris et ont commençaient à les démolir.

Tranchée-abri. (photo 1).

Tranchée-abri. ( photo 2).
Les caves-abris
Les caves-abris étaient en réalités des caves privées pour la population civile ; sous les bâtiments habités, les immeubles notamment. Ils étaient destinées aux locataires de l'immeuble, aux personnes y étant occupés (par leur travail notamment) et des immeubles avoisinants dans la limite des places disponibles. Les propriétaires, gardiens d'immeubles ou gérants comportant des caves-abris étaient tenus pendant la durée de l'alerte de laisser ouvertes les portes de l'immeuble sur la voir publique ainsi que les descentes aux caves. Ils étaient également tenus de recevoir les personnes étrangères à l'immeuble surprise par l'alerte mais dans la limite des places prévues.
Les personnes désirant s'abriter dans ces caves devaient préalablement s'inscrire auprès du chef d'abri. La liste des personnes admises était affichée dans le vestibule de l'immeuble par le chef d'abri.
Les caves des bâtiments mitoyens pouvaient être percées pour être reliées les unes aux autres.
Le chef d'abri était généralement une personne habitant l'immeuble ou le concierge.
Ces caves étaient signalées par une pancarte indiquant la capacité d'accueil mais n'étaient pas signalées la nuit contrairement aux abris publics (voir annexe 5).
Les caves d'immeubles de moins de quatre étages ne devaient, généralement, pas dépasser plus de trente personnes et ceux de plus de quatre étages pas plus de cinquante personnes.
Les caves-abris avaient un niveau de sécurité de 1 à 3 ; ces niveaux étaient attribués par la préfecture.
Les caves d'immeubles de plus de quatre étages étaient considérées comme protégées par le bâtiment, tandis que les autres caves étaient soumises à la visite d'un architecte de la défense passive qui statue sur la nécessité ou non de les renforcer (voir photo 12).
Les caves-abris étaient aménagées par les propriétaires ; ils étaient également responsables de l'entretien. La plupart des caves avaient peu d'équipement parfois juste de quoi s'asseoir même si les autorités préconisaient un minimum de matériel tels que des pioches, des pelles, des vivres, de l'eau potable et de l'éclairage de secours, ce que nous avons vue en première partie sur la défense passive.
Les accès et les entrées aux abris devaient être créer si besoins et obstruées à l'intérieur par des tentures ou des draps humides et les soupiraux devaient être obstrués. Il pouvait également être préconisé de n'ouvrir qu'une porte à la fois pour lutter contre les gaz toxiques (voir photo 8). Fait intéressant, certaines préfectures préconisaient d'apporter un oiseau en cage dans les caves-abris. Il permettait de détecter la présence de gaz mortel ; si l'oiseau montrait des signes de faiblesse ou mourait, les occupants de la cave devaient s'équiper de masque à gaz rapidement.
L'éclairage électrique était souvent simple mais à défaut des lampes électriques ou des accumulateurs peuvent être utilisés à l'exception d'appareils à flammes.
Les plafonds des caves étaient consolidés pour résister au poids des débris en cas d'effondrement de la maison.
Si des soupiraux dépassaient le niveau du trottoir, un mur maçonné devait être construit, il devait être d'une épaisseur d'au moins 51 cm et permettait la protection contre les éclats.
A Boulogne, 400 caves-abris pouvaient accueillir 20 000 personnes et contenaient une armoire à pharmacie.

Signalisation d'un abri. (photo 8).
• Les abris publics
Les abris publics étaient destinés à abriter, dans la limite des places disponibles, les personnes surprises sur la voie publique en cas d'alerte de jour ou de nuit ainsi que les occupants des immeubles voisins ne possédant pas de caves-abris ou d'abri familial.
Ces abris étaient aménagés par la ville et étaient signalés extérieurement par un cercle rouge contenant le numéro de l'abri ainsi que l'inscription « abri public », la nuit ils étaient signalés par une lanterne bleue portant la lettre A.
Les aménagements devaient être fait pour que les accès aux caves soient sans danger et devaient permettre de sortir dans le cas où l'immeuble serait endommagé par le bombardement.
Les occupants de ces abris publics étaient sous l'autorité du chef d'abri qui était assisté par un ou plusieurs agents de la défense passive porteurs de brassard.
Cas particuliers
A la fin des années 1930, les installations ferroviaires étaient dotés d'abris pour anticiper les conflits à venir, c'est pour cette raison qu'en France certains abris portaient le logo de la SNCF.
En effet, sous l'occupation les allemands ont fait construire de nombreux abris en béton près des gares, des ponts et des gares de triages susceptible d'être pris pour cible par les bombardements. Ce sont généralement des demi-abris qui sont à demi-enterrés et étaient destinés aux occupants des gares, au personnel du chemin de fer ou aux conducteurs des trains en cas de raids aériens. Certains abris, plus petits étaient destinés aux sentinelles et ne contenaient qu'une ou deux places.
Les abris des gares plus vastes pouvaient être conjugués à des tunnels permettant l'évacuation des bâtiments exposés.
Un autre cas particulier, celui de l'hôpital Saint Louis à Boulogne sur Mer. Il disposait également d'abris souterrains qui étaient aménagés en salle d'opération, d'hospitalisation ou de maternité par exemple. Les caves ont même étaient agrandies à l'aide des caves voisines de la rue Saint-Louis. Un tunnel de 23 mètres de long était aménagé pour descendre à 5 mètres de profondeur en béton armé pour faciliter les brancardages à l'abri des intempéries et des éclats ; les ambulances débarquaient les blessés directement à l'entrée du tunnel. Au bout de ce tunnel se trouvait une salle de triage où les malades étaient examinés, déshabillés et réchauffés. Il était aménagé des issues de secours, des postes d'eau et du chauffage central. Le 15 juin 1944, Boulogne connaît un de ses plus terrible bombardement ; plusieurs torpilles sont tombées sur l'hôpital et le souffle tout entier : les toitures sont enlevées, les fenêtres arrachées, les plafonds détruits, les caves et la cuisine étaient inondées. Le lendemain, l'hôpital a été déclaré inutilisable, abandonné et transféré à Desvres.
Les abris familiaux étaient une autre catégorie d'abri anti-aérien, c'était généralement des pièces au sous-sol ou des bâtiments isolés (garage ou buanderie) entourés de mur.
Les théâtres, les cinémas, les restaurants, les salles de réunion et les locaux destinés à héberger un grand nombre de personnes devaient être pourvus d'abris provisoirement installés et assez grands pour abriter tous les visiteurs. L'abri devait être dans le bâtiment même ou à un endroit très rapproché, l'éloignement ne devant pas excéder cent mètres. Les voies d'accès devaient être spacieuses pour éviter, entre autre, les bousculades.
Les entreprises et les locaux pouvaient être fermés s'ils ne disposaient pas d'abris suffisants.
Pour conclure
Pour conclure et résumer, nous pouvons retenir que la défense passive émerge dès les années 1920 avec la crainte d'une nouvelle guerre. Elle a pour mission de mettre en place un réseau de surveillance et d'alerte, protéger les bâtiments et les populations face aux risques de bombardements. Pour mener à bien ces missions ils organisent l'information et la formation de la population, ainsi que l'aménagement des différents abris anti-aérien ; ils sont également les garants de l'application des différentes mesures nécessaires au bon déroulement des alertes.
Quant aux abris à proprement parlés ils sont de trois types : les tranchées-abris, les abris publics et les caves-abris. Ils dépendent des communes ou des propriétaires de l'immeuble selon le type d'abris. La plupart des abris sont sommairement aménager mais la défense passive préconise un minimum de matériel pour pouvoir parer à toutes éventualités : des outils pour le déblaiement en cas d'effondrement de l'immeuble et un nécessaire de premier secours.
La capacité des abris dépend de la surface et du bâtiment. Une signalisation doit indiqué l'emplacement des abris et leur capacité.
Aujourd'hui, dans les villes, de nombreux vestiges témoignent encore de la défense passive mise en place avant et pendant la seconde guerre mondiale.

Signalisation et capacité d'un abri.

Signalisation indiquant une tranchée-abri.

Signalisation d'un abri.

Signalisation d'un abri.

Armoire a pharmacie dans un abri.

Signalisation d'un abri.

Signalisation d'un abri.

Signalisation d'un abri.

Signalisation d'un abri.
Sources
INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) – Nicolas SAMUELIAN – Un abri de la seconde guerre mondiale découvert à Nanterre – 10 octobre 2019 – Consulté le 26 avril 2020
Wikipédia – Abri anti-aérien – Consulté le 26 avril 2020
Geos1777.free.fr – Les abris pendant la seconde guerre mondiale – Consulté le 26 avril 2020
Site Canal U – Tous aux abris ! Les vestiges oubliés de la défense passive de la seconde guerre mondiale en France (1935-1946) – 27 mars 2019 – Consulté le 27 avril 2020
Géo.fr – A Béziers, un abri de la seconde guerre mondiale découvert par hasard – Juliette de GUYENCO– 3 février 2020 – Consulté le 26 avril 2020
Lebonbon.fr – Les abris souterrains oubliés de Paris – Tiana RAFALI – 8 juin 2017 – Consulté le 26 avril 2020
Wikipédia – Occupation de la France par l'Allemagne durant la seconde guerre mondiale – Consulté le 26 avril 2020
Wikipédia – Défense passive – Consulté le 26 avril 2020
Thèse université Lille 2 droit et santé – La médecine générale et l'organisation des soins dans le Boulonnais au cours de la seconde guerre mondiale – 2017
Archives Fontenay sous Bois – La défense passive à Fontenay sous Bois
Archives municipales de Boulogne – Boulogne au féminin, histoire de la femme du XVIIIème siècle à 1975
Site Retronews – Gazette de Bayonne, de Biarritz et du pays basque – La défense passive, cave et abris publics – 23 septembre 1939
Site Retronews – Gringoire – Protection contre le péril aérien – 14 septembre 1939
Site Retronews – L'aube – Paris organise sa défense passive – 29 août 1939
Site Retronews – Journal officiel de la république française – 7 novembre 1939
Site Retronews – L’œuvre – Comment doivent être aménagés les caves-abris – 9 mai 1944
Site Retronews – Le réveil du Nord – Dispositions d’exécutions du 18 juillet 1942 concernant l'ordonnance relative à la défense passive anti-aérienne – 22 octobre 1942
Site Retronews – La tribune de l'Aube – Communiqué de la préfecture – 7 août 1941
Site Retronews – Le grand écho de l'Aisne – La défense passive à Saint-Quentin – 19 avril 1939
Site Retronews – L'écho saintongeais – Défense passive – 25 août 1940
Site Retronews – Le réveil du Nord – Conduite à tenir en cas d'alerte aérienne – 7 décembre 1941
Site Retronews – Marianne – La défense passive assure la protection des villes ouvertes – 27 septembre 1939
Site Retronews – L’œuvre – Défense passive – 14 août 1943
Site Retronews – La loi – Documents officiels – 11 avril 1935
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Alain LOTTIN – Histoire de Boulogne-sur-Mer – Chapitre VX, ruine et renaissance de la cité (1939-1980)
Emilie Faucherand
2 mai 2020